« Mon année à l’École de l’air » par le commissaire de 3ème classe Alexandre
Il a choisi l’ancrage air et a donc passé 2 ans à Salon de Provence : une année au sein de l’école des commissaires des armées pour sa formation d’administrateur commune à tous les ancrages, et une année au sein de l’école de l’air également sur la base aérienne 701. Le commissaire de troisième classe Alexandre achève dans quelques semaines sa formation de commissaire et rejoindra en septembre sa première affectation en base aérienne.
Comment se sont déroulés ces 8 mois de formation d’ancrage au sein de l’École de l’air? Quel est le contenu de cette deuxième année de formation? Le commissaire Alexandre partage ses bons conseils et les meilleurs moments de cette année de formation!
Quels sont les grands objectifs de l’année de formation à l’école de l’air ?
L’objectif de notre formation d’un an à l’École de l’air est triple : tout d’abord elle vise à approfondir notre culture de l’aéronautique et de l’armée de l’air. Il est indispensable pour un commissaire de parfaitement saisir les enjeux et le quotidien de chacun. En effet, le travail d’un sous-officier mécanicien et d’un officier renseignement ont peu en commun mais sont tous deux indispensables aux missions de l’armée de l’Air et de l’Espace. Ensuite, vient l’acquisition d’un savoir être « hors des murs » de l’école par la découverte en stage de nombreuses unités et bases aériennes partout en France. Enfin et surtout, cette année nous prépare à la première affectation de tout commissaire d’ancrage air : adjoint au chef BISMA d’une base aérienne en métropole ou en outre-mer (Bureau Interface des Soutien et Maîtrise des Activités), fonction charnière à la vie quotidienne et au maintien en condition opérationnelle d’une base aérienne. C’est une fonction technique et cela exige de s’y préparer.
Quel est le contenu de la formation d’ancrage air ?
La formation est riche de sa diversité. Certains cours académiques (Finances, Ressources Humaines de de l’Armée de l’air et de l'Espace, etc.) permettent de transposer les connaissances acquises en première année à l’ECA (école des commissaires des armées) au monde des activités aéronautiques. D’autres contribuent à nous faire découvrir des matières exclusives à notre ancrage : Droit de l’espace, Séminaire de droit aérien avec l’IFURTA (Institut de Formation Universitaire et de Recherche du Transport Aérien), histoire de l’aéronautique, soutien aux opérations Post-SAR (Search And Rescue) ou encore introduction au maintien en condition opérationnelle des aéronefs. Cependant, la formation militaire ne s’arrête pas avec la fin du tronc commun. Plusieurs exercices sur le terrain ponctuent l’année jusqu’au dernier d’entre eux : « le raid évasion » où les commissaires élèves doivent aux côtés de leurs camarades de l’École de l’Air effectuer un raid long simulant l’exfiltration d’une zone hostile. Sous le format d’une semaine, ces périodes entretiennent les compétences militaires acquises en première année et sont l’occasion de retrouver nos camarades de l’Ecole de l’air !
Mais la formation se structure surtout autour de stages en unités, qui une fois cumulés, représentent plus du tiers de l’année. Ils complètent les connaissances théoriques enseignées à Salon de Provence et concourent à percevoir ce qui est attendu d’un jeune commissaire dans l’armée de l’air. En BISMA, en escadre ou encore en grands commandements, ces stages permettent de comprendre l’organisation de l’Armée de l’Air et de l'Espace. Par exemple, j’ai eu la chance d’effectuer mon stage grand commandement au sein des forces aériennes qui mettent en œuvre la dissuasion nucléaire.
Quels sont les moments forts de la formation ?
Malheureusement, la crise sanitaire nous a empêché de vivre l’expérience d’un vol en Alpha jet. Mais je suis confiant sur le fait que les futures promotions en auront la possibilité.
Le stage en escadre de deux semaines a été un moment fort d’immersion pour nous tous. Que ce soit dans une escadre de chasse, de transport ou avec les forces spéciales de l’armée de l’air et de l’espace, nous avons pu découvrir les forces de l’armée de l’Air et de l’Espace au plus près des opérations. Beaucoup d’entre nous ont d’ailleurs eu la chance de voler avec leurs escadres respectives. Enfin, le stage individuel d’un mois en BISMA a été l’occasion de se projeter dans nos futures affectations et de bénéficier des conseils des commissaires déjà en poste.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
L’année exige une certaine mobilité entre tous les lieux de stages, de visites et de séminaires. En effet, nous passons rarement plus de 2 semaines au même endroit et nous ne sommes que ponctuellement présent à Salon-de-Provence.
De plus, je pense qu’un commissaire élève d’ancrage air doit s’intéresser au monde aéronautique au-delà des cours. La curiosité et le désir d’apprendre doivent l’animer. Si l’armée de l’Air et de l’Espace est une armée de spécialistes, c’est aussi une armée de passionnés. Le pilote, le mécanicien ou le contrôleur consacrent leur vie aux avions. Le commissaire se doit de maîtriser et aimer cet univers unique s’il souhaite être légitime en tant qu’officier, mais surtout en tant qu’Aviateur !
Quel conseil donneriez-vous aux élèves qui choisissent l’ancrage air et qui passeront leur deuxième année de formation à l’École de l’Air ?
Je leur conseillerais tout d’abord de ne pas négliger l’exercice physique. Bien que le niveau attendu ne soit pas celui de nos homologues terriens, les commissaires d’ancrage air sont généralement projetés en mission à l’étranger dès la première affectation et la préparation doit être constante.
Ensuite, l’armée de l’Air et de l’Espace est une petite armée où l’on se recroise régulièrement que ce soit sur base ou en opération. Il est donc bon d’entretenir les liens crées avec les camarades de l’école de l’air et les aviateurs/commissaires rencontrés lors de nos stages.