Que sont devenus nos anciens élèves officiers de l’École de l’air et de l’espace ?
Qu’est devenu le commandant Samuel de la promotion OSC 2008-48 ?
Ils sont passés par l’École de l’air et de l’espace (EAE) pour leur formation… Mais aujourd’hui QUE SONT-ILS DEVENUS ? À travers notre nouveau format, nous partons à la rencontre de ces officiers pour prendre de leurs nouvelles. Cette fois, nous avons rencontré le commandant Samuel occupant désormais un poste de conseiller à la sécurité nucléaire (CSN)! Grâce à lui, nous allons revenir sur sa formation à l’EAE, sur ses différentes affectations et ses missions actuelles. Place à l’entretien !
- Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis le commandant Samuel, j’ai 36 ans, et je suis issu de la promotion OSC 2008-48. J’ai intégré l’armée de l’air le 17 novembre 2008. Je suis de spécialité 26000 et plus précisément pompier au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace.
- À l’époque, comment appréhendiez-vous votre formation au sein de l’EAE ?
Avant de l’appréhender, j’avais surtout hâte de débuter ! Après mon cursus universitaire (Master II « Gestion des risques naturels et technologiques »), j’ai toujours eu cette envie tenace de rejoindre l’armée de l’Air et de l’Espace. Ma seule appréhension était de répondre immédiatement aux attentes de la formation et de me montrer à la hauteur de cette prestigieuse école.
- Pouvez-vous nous parler de votre passage à l’EAE justement ?
En qualité d’officier sous contrat (OSC), ce passage est assez court : 4 semaines de formation militaire initiale (FMI) et 8 semaines de formation générale de l’officier (FMGO). La première partie est physique et dense en formation militaire notamment avec des sorties sur le terrain. J’ai beaucoup apprécié ces premières semaines qui nous permettent d’assimiler les valeurs essentielles de notre armée.
Parmi les points marquants, je retiens les courses d’orientations qui développent l’esprit d’équipe, la concentration et la répartition des rôles. Mais également le maniement des armes, aspect essentiel de notre condition de militaire.
La seconde partie était bien plus dense en formation « théorique » et se rapproche plus de ce que j’ai pu connaitre dans le milieu universitaire. Avec évidemment un environnement militaire permanent.
Le passage au sein de cette école c’est aussi le sentiment de partager des moments d’histoire. La remise du poignard, symbole du commandement dans la salle des marbres est particulièrement marquante dans ce registre. Cette cérémonie intimiste et solennelle est chargée de sens et nous permet de créer des liens avec nos anciens.
- Votre meilleur souvenir à l’École de l’air et de l’espace ?
>Ce sont des moments précis assez marquants mais à la fois très simple. J’en vois deux en particulier :
- Le premier, le rapport matinal de notre brigade arrivant aux aurores sur la place Valin au chant militaire des « commandos » ;
- Le second, la présentation au drapeau concluant la première partie de notre formation avec la fierté de voir mes parents face à moi, invités pour l’évènement.
- Votre pire souvenir à l’École de l’air et de l’espace ?
Une blessure au genou qui m’a privé des dernières séances de sport avec mes camarades et m’a fait craindre un report de la fin de formation. Après une infiltration j’ai pu heureusement réaliser les dernières épreuves et conclure mon passage à l’École de l’air et de l’espace.
- Avec du recul, qu’est-ce que l’École de l’air et de l’espace vous a apporté ?
Une discipline et une rigueur que j’ai pu développer et le plaisir du dépassement de soi, notamment dans le domaine physique. Mais également des valeurs qui me sont chères : le respect, l’intégrité et l’excellence.
En supplément, l’École de l’air et de l’espace m’a procuré une envie permanente d’évoluer au sein de l’institution.
- Pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis l’EAE ?
Après mon passage à l’EAE, intervient la formation spécialiste pompier au sein du Centre de Formation des Techniciens de la Sécurité de l’Armée de l’Air (CFTSAA).
Ciblant les domaines incendie, aéronautique, cette formation a également concerné les volets nucléaire, radiologique, biologique ou chimique (NRBC) et sécurité nucléaire. Cette polyvalence dans la formation initiale est un élément marquant de notre spécialité.
Première affectation en 2010 en tant que commandant en second de l’escadron de sécurité incendie et sauvetage 1H.942 de la base de Lyon Mont Verdun, base atypique avec la présence d’un ouvrage enterré unique.
Puis en 2012, premier commandement au sein de l’ESIS 1H.102 de la base aérienne de Dijon. Encore une fois, base particulière de par son passé et la coexistence sur le site de l’aéroport de Dijon-Longvic. Ce passage fut marquant humainement en raison de la dissolution de la plateforme aéronautique et de l’unité également, en 2014.
Je suis ensuite affecté en état-major au sein du commandement des forces aériennes à la brigade des forces de sécurité et d’intervention (CFA/BAFSI) durant 3 années, à Dijon puis à Bordeaux Mérignac. En charge de suivre la formation et le maintien des compétences des pompiers de l’AAE, je découvre surtout le travail transverse au sein d’un grand commandement.
En 2017, je suis muté sur une unité prestigieuse, l’ESIS 1H.125 d’Istres en qualité de commandant d’unité. Unité hors normes (avec 112 personnes), sur une base aérienne XXL, c’est tout simplement le plus gros contrat opérationnel des unités pompiers de l’AAE. Surtout c’est le volet de la sécurité nucléaire que je découvre et qui va orienter la suite de mon parcours.
En parallèle de mes affectations, je suis l’enseignement militaire supérieur de premier degré et j’obtiens en 2018 le DAEOS (Diplôme d’aptitude aux emplois d’officier supérieur). Durant cette même année je suis intégré et passe officier de carrière. J’accède au grade de commandant en 2020.
J’ai également eu la chance de pouvoir réaliser deux opérations extérieures en 2014 et 2019 dans le cadre des opérations Barkhane (Tchad) et Chammal (Jordanie).
- Quel poste occupez-vous aujourd’hui, et en quoi consiste-t-il ?
Je suis actuellement conseiller à la sécurité nucléaire (CSN) sur la base aérienne 702 d’Avord. Ce poste directement rattaché au commandant de la base aérienne est un poste clef sur les bases à vocation nucléaire. Le CSN est en effet l’acteur incontournable de la base en matière de sécurité nucléaire. Cela regroupe les domaines de la sureté nucléaire, de la radioprotection, de la lutte contre les actes de malveillance et la gestion de crise.
Ce dernier point est crucial, car en qualité de CSN, je coordonne la préparation de la base aérienne à la gestion d’un évènement type « situation d’urgence radiologique ».
D’une manière plus globale, le CSN est le garant auprès du commandant de la base de la maitrise permanente de l’environnement au profit de la sécurité nucléaire.
- Quel est votre avenir au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace ?
J’ai eu le privilège d’être activé en tant que jeune officier après ma réussite au diplôme d’aptitude aux emplois d’officier supérieur (DAEOS). Cette évolution est une vraie marque de confiance pour moi et la preuve que quel que soit le recrutement, l’institution nous offre des opportunités que nous devons saisir.
Aujourd’hui je prépare l’école de guerre afin de pouvoir prétendre à des postes à hautes responsabilités dans des domaines transverses, dépassant le cadre de la spécialité pompier.
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