Auto-évaluation et IA: une combinaison innovante au service de la pédagogie
- Categories Aéronautique, Recherche, Tout
- Date 18 janvier 2023
Depuis le début du mois de janvier, une équipe de passionnés mène une expérimentation en partenariat avec le Centre de Formation Aéronautique Militaire Initiale (CFAMI). L’objectif est d’optimiser la formation au grâce à l’auto-évaluation.
Le capitaine Benjamin, instructeur pilote au CFAMI, conduit actuellement une thèse sur le rôle de l’auto-évaluation dans la formation initiale des pilotes de l’armée de l’air et de l’espace. Cette dernière est dirigée par Vincent Ferrari, enseignant-chercheur au Centre de Recherche de l’École de l’Air (CREA) et par Christine Poplimont, Professeure en sciences de l’éducation au laboratoire ADEF (Apprentissage Didactique Evaluation Formation) et vice-présidente d’Aix-Marseille Université.
L’idée est de favoriser l’émergence de l’aisance en vol chez les stagiaires du CFAMI en mettant au même niveau les compétences techniques et la compréhension de l’environnement de l’aéronautique militaire. Pour ce faire, des moments d’auto-évaluation du stagiaire, accompagnée par des instructeurs formés à cette démarche, ont été placés à des étapes clés d’une mission type. L’auto-évaluation doit permettre au stagiaire de prendre du recul sur son apprentissage et de considérer son vol dans son ensemble. L’équipe de recherche s’est associée à la société Semaxone (entreprise également partenaire du projet de plateforme d’innovation aéronautique et spatiale – PIAS) afin de comprendre les effets physiologiques de l’auto-évaluation. Lors d’une simulation de vol, le stagiaire porte un bandeau, peu intrusif, afin de suivre ses paramètres physiologiques soit par la voix soit par le suivi de l’activité cérébrale en action.
“La technique c’est important, mais il faut également être capable de prendre du recul, de prendre en considération l’environnement dans son entièreté pour atteindre cette aisance en vol” - Vincent Ferrari.
Nous pouvons observer ici une réelle envie d’améliorer les méthodes d’apprentissage en rendant le stagiaire acteur de sa formation : participation au briefing et débriefing, notamment avec l’auto-évaluation. Cela lui permet de gagner en confiance et de prendre de la distance sur ce qu’il a à faire. Le niveau d'exigence reste le même, mais avec un discours plus bienveillant et une véritable interaction avec les moniteurs.
Le commandant Nicolas, du CFAMI, précise que “l'environnement militaire est changeant, il génère des imprévus. On forme des personnes qui vont faire des missions, capables de communiquer avec les autres, ayant une ouverture d’esprit, qui auront une capacité à gérer l’environnement bien plus grande qu’un pilote de ligne.”
Une grande force du CFAMI est aussi de ne pas perdre de vue l’interaction humaine. On met souvent la technologie en avant, mais nous avons ici un véritable équilibre entre la technologie et l’humain.
“On parle beaucoup de l’intelligence artificielle, mais le plus important est la qualité de la donnée recueillie et son interprétation. Si on veut obtenir un résultat utile, il faut obligatoirement s’inscrire dans processus de partenariat et d’échange.” explique Guilhem Belda, fondateur de Semaxone.
© I. Ammour / armée de l'Air et de l'Espace