L’escadron d’instruction vol à voile « Sainte-Victoire » fête ses 70 ans !
- Categories Aéronautique, Tout
- Date 24 mai 2023
Tout comme la Patrouille de France, l’école de pilotage planeurs implantée sur la base aérienne 701 date de 1953. À l’origine de l’escadron, Pierre Macé, jeune pilote de chasse, venu tout droit des États-Unis. Il a initié l’activité sur le site de la BA 701 afin de permettre aux élèves d’être formés à cette belle discipline aéronautique qu’est le vol à voile.
Le vol à voile est plus que jamais ancré au sein de la base aérienne 701. L’activité planeur concerne tous les futurs pilotes de l’armée de l’Air et de l’Espace. Le stage vol à voile est la toute première formation aéronautique, il correspond à un minimum de 50 heures de vol.
Outre la formation initiale, la mission du vol à voile est aussi de rayonner en participant à des compétitions civiles, de sensibiliser un maximum de non navigants à la sécurité aérienne en les initiant à la troisième dimension, d’accueillir de jeunes populations comme les escadrilles air jeunesse et les élèves BIA, médecins, moniteurs simulateurs…
Pour assurer sa mission d’instruction, l’escadron d’instruction vol à voile Sainte-Victoire dispose d’une douzaine de planeurs et autant de moniteurs. Chaque année, ce sont 3000 heures de vol qui sont réalisées.
Le quotidien de l’escadron est toujours aussi riche, dans la continuité des sept décennies écoulées.
Bon anniversaire le « Sainte-Victoire » !
Qui est Pierre Macé ?
Juste après-guerre, Pierre Macé alors adolescent, découvre la troisième dimension, à l’occasion d’un vol réalisé à Etampes sur planeur. Septembre 1946, Pierre Macé est lâché seul aux commandes d’un planeur, breveté en 1947, puis arrivent les premières heures de vols motorisés sur avion biplan. À cette période, l’actualité aéronautique nationale est riche, à tel point que toujours sur ce même aérodrome, le vol en formation reprend, sur des Stampe de l’armée de l’Air en provenance de Tours.
En 1953, le jeune pilote de chasse rejoint Salon-de-Provence. Rapidement, encouragé par sa hiérarchie, il permet à une section vol à voile de voir le jour. Dans un premier temps, des planeurs civils sont mis à la disposition de l’École de l’air. Dans un second temps, la fermeture du centre militaire du Bourget-du-lac (Chambéry) permet à l’École de l’air de bénéficier de planeurs en quantité suffisante.
Suite à son passage à Salon, Pierre Macé est affecté à la 1ère Escadre basée à Saint-Dizier, pour voler sur F84. Par la suite, il combattra en Algérie sur T6. Au cours de sa carrière de pilote militaire, il a volé sur des avions à réaction tels que le Météor MK7, Super Mystère B2, Mystère IV, Vampire, T33, Fouga, et à hélices, aussi divers que le F51, Nord 1100, Broussard, T28, Stampe, MS 475,MS 500, MS 733, NC 701, N1002.
Après avoir servi dans l’armée de l’Air, Pierre Macé, aujourd’hui commandant, est devenu pilote de ligne. Son parcours aéronautique civil affiche, lui aussi, des aéronefs très prestigieux, qui vont du DC3 à l’Airbus 300, en passant par la Caravelle, le Mercure…
Toutes ces années d’activité aérienne représentent pas loin de 25 000 heures de vol, d’autant qu’en parallèle du quotidien professionnel, de nombreuses heures d’instruction ont été réalisées à titre bénévole. Pierre Macé continue de voler en planeur à Buno, sur ULM à Etampes. Les années passant, son choix est de réaliser ces vols avec un « safety pilot ».
© O. Fabre, D. Turina, Limacharly Photography, École de l'air et de l'espace / armée de l'Air et de l'Espace