Retour de stage au CNES en Guyane : une expérience enrichissante et inspirante
- Categories Aérospatial, Tout
- Date 29 mai 2024
Élève-officier en cursus direct, le sous-lieutenant Amaury a eu l’opportunité de partir quatre mois à Kourou en Guyane, afin de réaliser un stage au sein du CNES (Centre National d’Études Spatiales). Ce type de stage permet à nos élèves de partir à la découverte d’entreprises civiles et d’universités, et poursuivre une démarche d’ingénieur au plus proche de la réalité.
Étant dans les bureaux de la Sauvegarde Vol, l’objet de son stage concernait les dangers provoqués par les retombées de débris de lanceurs dans l’espace aérien. Avec l’augmentation exponentielle du nombre de lancements, la Loi relative aux Opérations Spatiales prévoit des seuils de sécurité pour les retombées de lanceur sur le sol. Les études portent alors sur les retombées dites “nominales” lorsque le vol se déroule bien, mais aussi lors d’une neutralisation du lanceur en cas de déviation trop importante de la trajectoire de la fusée.
Bien que les dispositions nécessaires soient prises pour protéger les avions des débris liés au spatial, le travail du sous-lieutenant Amaury a été d’aider les acteurs du CNES à anticiper les risques de collisions.
Il nous explique également la découverte d’un centre stratégique français et européen : le Centre spatial guyanais (CSG). Celui-ci est dédié à la mise en œuvre des lanceurs européens et garantit un accès autonome à l’espace, dans un contexte très concurrentiel, notamment avec le programme spatial de SpaceX. Son implantation géographique, non soumise aux cyclones des Caraïbes, offre une possibilité aux fusées de décoller du Nord vers l’Est, proche de l’équateur, s’appuyant sur la force de rotation de la Terre pour optimiser les trajectoires des lanceurs et économiser un carburant précieux.
Pendant son séjour, notre élève-officier a pu visiter la base aérienne 367 et effectuer un vol de découverte à l’Escadron de transport (ET) 68 “Antilles-Guyane”. “Ce moment m’a permis de comprendre les enjeux de défense internes à la Guyane : la protection du CSG, la lutte contre l’orpaillage illégal et le secours à la population. L’ET68 et la Section Aérienne de Gendarmerie protègent le ciel guyanais et les hélicoptères employés sont d’une efficacité redoutable dans l’opération Harpie.”
Au-delà de l’exploration de la très large diversité guyanaise, des habitants aux horizons de cultures inédits en passant par une surprenante biodiversité, le sous-lieutenant Amaury a vécu un stage très enrichissant. “Motivé et investi pendant ces quatre mois, j’ai pu y découvrir les particularités de cette terre outre-Atlantique sauvage et inhospitalière. Ce stage m’a aussi permis de saisir des enjeux stratégiques du spatial européen et a fait naître une passion pour les lanceurs et leur formidable technologie.”
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